CONTRE-TEMPS

L'argent que j'avais réussi à mettre de côté pour l'achat de l'extracteur va servir à une chose encore plus essentielle à mes yeux.
Une histoire d'amour.
Une histoire de foi. J'avais pourtant pensé faire cette retraite près de chez moi, en ville (quand j'ai un besoin éperdu de nature) parce que c'était financièrement plus raisonnable, plus à ma portée. Oui mais voilà.Celui qui nous aime au-delà des mots a manifestement prévu autre chose pour moi. C'est comme ça qu'après avoir dit oui à l'ami, cher à mon coeur, qui m'invitait à me joindre à lui, j'ai vu, en moins de 24h, tous les obstacles potentiels s'évanouir les uns après les autres et que je me suis retrouvée à patienter joyeusement à la gare pendant plus d'une heure avant de rentrer chez moi  avece précieux billet de train. L'extracteur, ce sera plus tard. Patience. C'est le maître-mot de mon existence. Je n'en connais pas de plus beau. Il contient en lui-même tant de trésors. C'est mon héritage. Ma grand-mère en faisait sa ponctuation salvatrice face aux agacements et contrariétés.Alors, une fois de plus, je suis invitée à faire, moi aussi, preuve de patience. Avant de guérir mon corps, c'est peut-être mon âme qui a un besoin plus urgent de paix et de guérison.Samedi à la messe, il a été question du jeûne de la  joie.Pas besoin d'extracteur pour ça.
Je suis tellement contente de vivre ce  contre-temps comme un cadeau putôt que comme une contrariété et c'est si nouveau pour moi d'envisager les événements de cette manière que j'en suis toute éblouie.Je voulais demander un parrainage mais je ne sais pas si je vais faire  une démarche dans ce sens. La vie est tellement pleine de surprises.

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J'ai finalement envoyé un petit mot pour demander un parrainage. Maintenant que c'est fait, je confie ça à qui de droit et je continue mon petit bonhomme de chemin

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15 mai

Je ne cesse de me demander ce qui était le plus urgent, la retraite ou l'extracteur en sachant que je n'ai pas pris de temps pour moi ni quitté la ville depuis onze ans. Je suis épuisée, j'ai besoin d'air et de silence, de repos, de prière aussi. Mais l'hyperphagie est revenue et j'ai un besoin urgentissime d'en sortir. Je regrette vraiment de n'avoir pas pu bénéficier de cette aide basée une confiance qui ne semble n'avoir d'existence que le mot (je n'ai peut-être pas tous les tenants et aboutissants après tout et puis apèrs tout, chacun voit midi à sa porte). Ca ne fait rien. Dieu pourvoit à mes besoins. Si les choses se font dans cet ordre c'est sûrement que ça doit se passer ainsi. Et puis qui sait, les choses vont peut-être se débloquer plus vite que je ne l'imagine de mon côté.